"Tu vois mon Belou, disait Marius, la vie c'est comme les hirondelles sur le fil devant la maison. Ce sont de drôles de funambules les hirondelles, avec leur costume en noir et blanc, leur costume de cérémonie à queue de pie et leur babillement plein de couleurs. Elles savent se balancer au-dessus du vide, au-dessus de la vie, avec gravité, avec légèreté. Elles sont si gracieuses les hirondelles. Et elles travaillent leur équilibre, un équilibre bien à elles, l'équilibre du pitre ..."
En écoutant leur grand-père les soirs d'été, Camille et Louise pensaient que la vie s'écoulerait toujours ainsi, aussi simplement qu'un vol d'hirondelles, avec toute la légèreté de l'enfance.
Mais la vie ne tient pas toujours ses promesses. Elle écorne l'insouciance à mesure que l'on grandit, charrie les doutes et les espoirs déçus.
Lorsqu'un bonheur trop bien rangé vire à la servitude familiale, lorsqu'une carrière un peu trop folle finit par piétiner les rêves, les deux soeurs vont perdre l'équilibre, jusqu'à ce que la vie vienne les réveiller pour les ramener à l'essentiel.
Parce que même les petites filles modèles finissent par se rebeller, parce que les rêves de môme, les rêves de liberté ne meurent jamais ...